15 juin 2006

Ceux d'en bas veulent monter



Si lontemps que je l'attends,

Ce beau ramage au bec blanc,
Seule vie dans cet océan de vide,
Seule goutte dans ce desert aride,
Déploie tes ailes oiseau splendide,

Emmène moi loin de cet enfer,
Je veux voler vers une vie moins amère,
Remplacer par de l'herbe toutes ces pierres,
Fermer les yeux sur cette ville qui me ronge,
Du battements de tes ailes balayer ses mensonges,
Repartir de presque rien, seulement passer l'éponge,
Dans tes serres je veux m'évader,
Atteindre les nuages, pouvoir respirer,
Et laisser le soleil caresser mes plaies,
Libère moi de mes chaines, ô acérée noirceure,

Emmène moi dans les cieux pour briser la douleur,
Tire moi vers le ciel bleu, car ici je me meurs
...
o0o ......

La joueuse de cartes



Traitresse d'espoir,
démon du sort,

Vêtue de noir,
Discrète dehors,

Fine enchanteresse,
Joueuse de mort,

Grande princesse du pâle aurore,
Mais qui est elle, cette sombre dame,
En chaque carte son nom se clame,
Jeu de vilain pour demoiselle,
Brelan en main, quel sort cruel,
Fille du hasard et femme du sort,
quatre couleurs, quel bel accord,
Avec elle, mieux vaut ne pas jouer,
Le destin vous ferait le regretter ...
...o0o....

Ceux d'en haut veulent descendre



Vole, vole ! Et rapporte moi le mal,

Ecoute bien, tu entendras son râle.
Tire le jusqu'ici, monte le dans mon ciel,
Que je vois ce que l'atrocité recèle,
Mon paradis est bien trop parfait,
Ici tout est si doux, rien ne m'effraie,
Ramenne moi les péchés que je m'en imprègne,
Savoir la douleur, comprendre dans quoi ils baignent,
Je vois d'ici qu'elles souffrent, toutes ces créatures,
Je les entends en rêves, je les vois qui murmurent,
Au dessus de ma tête, le ciel est bleu,
En dessous de mes pieds, il pleut.
Là-haut le soleil me caresse,
En bas, la dure froideure me compresse,
Rapporte moi leur malheur,

Moi qui ne connait pas les pleurs,

Je veux comprendre pourquoi,
Je veux savoir pourquoi il fait si froid,
Décrit moi la dureté, fait moi faire des cauchemars,
Me sentir délaissée, perdue dans le blizard,
Mon paradis est bien trop parfait,
Ici tout est si doux, rien ne m'effraie...
...o0o...

Stone.



Sombre mercenaire qui s'annonce de ses balles,

Mon nom est fait de pierre et mon coeur est une dalle,

Que vos cris jaillissent du trou de mon revolver,

Le chant de mes sévices n'a pourtant rien d'amèr,

Se terrent dans mon métier les fruits de ma passion,

Je tue comme vous seriez boulanger ou maçon.

Il me parraît futile de pinailler d'une vie,

Et bien trop inutile d'avoir pitié d'ennemi,

Je naquis différente, me manquant une base,

En effet toujours absente, dans les moments d'extase,

Frappée par ma décadence plus marquée chaque jour,

Je fus dès ma naissance dépourvue du moindre amour.

Je fis un bain de sang de ma paternité,

Et pour ma chère maman, je choisis la noyée.

Malgrès cela, je plais,

aux hommes et aux femmes, je plais.

C'est bien dommage pour eux car je deteste plaire.

Pauvres petits flatteurs, ils auraient dû se taire,

Leurs langues sont maintenant bien moins vivaces,

Et les charognards se régalent de leurs carcasses,

Mais j'en oublie la moindre des politesses,

J'en viens à omettre les présentations,

Réparons vite cette indélicatesse,

je me présente, Stone, c'est mon seul prénom.

...o0o...

L'indestinée



Frappée par la décadence, je cours,

Sombrant dans l'errance, je cours.
La lumière que je quitte me paressait trop rude
Il me fallait partir vers une autre plénitude,
On me reprochait de tout avoir,
Rangez vos reproches, je pars.
Mes pieds martèlent la route,
Il me semble sentir des gouttes,
Sont-elles là pour me rappeler vos grands airs,
Quand pour la première fois je tombais par terre,
Ai- je demandé de naître ici,comblée,
Comblée d'or,de cadeaux, de beauté,
Mais le simple être humain ne vit-il pas de joie ?
fallait-il que je naisse comme un roi ...
Il me semble apercevoir des arbres,
Allons-y le tonnerre ici se cabre,
Je sens tout ces gens qui envient mon passé,
Je les vois déjà qui se régalent de ce que j'ai laissé,

Je n'ai plus que mes pieds pour courir,
Et, loin de mon destin, je me sens sourire,
Je devais être belle, riche et amoureuse,
Tu t'es trompé destin, je ne suis qu'hasardeuse,
Tu voulais faire de moi une gagnante enviée,
Je suis seulement victime, et je n'ai pas gagné,
A présent je sens le contact humide des feuilles,

A l'aube de la forêt, la brume me cueille,
Loin des promesses de mon avenir,
Loin de mes partisans qui soupirent,
La lumière se terre parmi les branches,
Je reprends mon souffle les mains sur les hanches,

Ma robe saigne de ce que représentent ses parures,

Bijoux et velours ne sont plus que déchirures,
Je progresse dans ce monde qui soupire de froid,
La fraîcheur du matin me parcourt les bras,
Je naîs à nouveau,tous mes sens s'éveillent,

Mon corps frissonne, après son long sommeil,
Je discerne dans le sombre, quelques lumières,

Et dans la pénombre, j'accélère,
M'apparaîssent alors des cierges blancs,
L'un est éteint et encore fumant,
Mon esprit fait le vide et comprend,

Je viens d'éteindre ma vie d'avant...
...o0o...

Bout d'écorce



La faune te fit reine, la flore te fit roi,
Tu n’es ni homme, ni femme, être simplement
Des antennes pour traîne, pour royaume les bois,
Et posé sur cette branche, tu vis placidement,
Tes oreilles ont porté en toi le chant des bêtes,
Et chaque sifflement est pour toi un poème,
La nature t'absorbe et si rien ne l'arrête,
Tu ne seras bientôt plus que l'écorce d'un chêne.

Tu as quitté les hommes car leurs mots te transpercent,
A la dureté des murs, et à celle des coeurs,
Tu choisis la nature et ses tendres caresses,
Et seulement dans ce monde tu aimes couler les heures.

Tes yeux prirent l'ombre de l'obscurité,
Ta peau la clarté d'un corps sans soleil,
C'est dans la feuille que tu fis ta destinée,
Et à jamais tu bannis ce commun des mortels.


...o0o...