
Frappée par la décadence, je cours,
Sombrant dans l'errance, je cours.
La lumière que je quitte me paressait trop rude
Il me fallait partir vers une autre plénitude,
On me reprochait de tout avoir,
Rangez vos reproches, je pars.
Mes pieds martèlent la route,
Il me semble sentir des gouttes,
Sont-elles là pour me rappeler vos grands airs,
Quand pour la première fois je tombais par terre,
Ai- je demandé de naître ici,comblée,
Comblée d'or,de cadeaux, de beauté,
Mais le simple être humain ne vit-il pas de joie ?
fallait-il que je naisse comme un roi ...
Il me semble apercevoir des arbres,
Allons-y le tonnerre ici se cabre,
Je sens tout ces gens qui envient mon passé,
Je les vois déjà qui se régalent de ce que j'ai laissé,
Je n'ai plus que mes pieds pour courir,
Et, loin de mon destin, je me sens sourire,
Je devais être belle, riche et amoureuse,
Tu t'es trompé destin, je ne suis qu'hasardeuse,
Tu voulais faire de moi une gagnante enviée,
Je suis seulement victime, et je n'ai pas gagné,
A présent je sens le contact humide des feuilles,
A l'aube de la forêt, la brume me cueille,
Loin des promesses de mon avenir,
Loin de mes partisans qui soupirent,
La lumière se terre parmi les branches,
Je reprends mon souffle les mains sur les hanches,
Ma robe saigne de ce que représentent ses parures,
Bijoux et velours ne sont plus que déchirures,
Je progresse dans ce monde qui soupire de froid,
La fraîcheur du matin me parcourt les bras,
Je naîs à nouveau,tous mes sens s'éveillent,
Mon corps frissonne, après son long sommeil,
Je discerne dans le sombre, quelques lumières,
Et dans la pénombre, j'accélère,
M'apparaîssent alors des cierges blancs,
L'un est éteint et encore fumant,
Mon esprit fait le vide et comprend,
Je viens d'éteindre ma vie d'avant...
...o0o...