06 octobre 2008

Mange-désir



Allez, venez messires, je ne vous veux aucun mal,

Je suis une mange-désir, j’enlève ce qui est sale.

N’ayez pas peur messieurs, vos dames seront contentes,

Vous vous tiendrez bien mieux et rangerez vos attentes.

Laissez faire mon savoir, ça ne coutera que deux sous,

Fini les sales espoirs et les fantasmes fous.

Vous rentrez lavés, vous rentrez vidés,

Et je rentrerais pleine, riche comme une vilaine.

Je ne suis pas belle à voir, pourtant ma peau est pure,

Mais ce métier du soir vous abîme à l’usure.

Toutes ces mains qui vous touchent, qui vous caresse l’âme,

Tous ces hommes, toutes ces bouches, ne sont pas dignes des dames.

Alors venez très cher, car il faut bien qu’il sorte,

Ce démon qui se terre, au fond de votre glotte.

N’est ce lui qui agit, n’est-ce lui qui vous entraine,

Quand au creux de la nuit, une belle femme se promène.

C’est bien lui en tout cas, qui quand un cœur s’éprend,

Se glisse dans ses draps, et change en rouge le blanc.

Vos sentiments sont purs, ses intentions mauvaises,

Deux amants qui murmurent ou deux corps qui se taisent.

Mais je sais le dompter, lui qui se joue de vous

C’est bien la mon métier, pour seulement deux sous.

Donnez moi votre main, chargée de quelques pièces,

Et venez dans mon sein, redécouvrir l’ivresse.

Soulager votre mal, épancher ses désirs,

Laisser donc faire le mâle que vous voulez retenir.

Enlevez moi ces chapeaux, ces plumes et ces vestons !

Ne jouez pas les beaux, vous n’êtes que des démons.

Elles se mentent vos femmes, à croire à vos poèmes

N’oubliez pas mesdames, ce qui chez vous les mène.

Vos yeux sont certes bleus, grands, beaux et ombrageux,

Vos corps sont langoureux et les serviront mieux.

Allons messieurs venez, pourquoi les faire souffrir,

Ces filles aux yeux mouillés par tant de vos soupirs.

Soupirez à mon corps, je vous l’offre, il est là,

Donnez moi un peu d’or et ouvrez moi vos bras.

Allons, finissons-en, Asseyez vous messire,

Votre démon m’attend, je suis une mange-désir.

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31 octobre 2007

Brume d'envie



Mais c’est pourtant bien ici,
De l’autre côté du monde,
Sous les vieux arbres endormis,
Sans épée, ni glas, ni fronde,
Sans guerrier qui se dévoue,
Sans protection rapprochée,
Que nous avions rendez-vous,
Moi et l’homme aux yeux masqués.

Là où l’aube disparaît,
La où brume se fait robe,
Au milieu de la forêt,
Disait-il d’un langage noble,
Attendez moi jusqu’au soir,
Languissez de tout votre être,
Et alors pour votre espoir,
Je me montrerai peut-être.

Et ne pensez pas de moi,
Que j’ai de nobles pensées,
Car peut-être au fond des bois,
Il se peut, ainsi caché,
Que je profite du noir,
Pour délacer votre haut,
Et que mon corps bien trop tard,
Stoppe son désireux assaut.

Il murmurait ses paroles,
Comme on fait couler le miel,
Et je courrais sous les saules,
Pour m’enivrer de merveilles.
Mais me voilà languissante,
Et mon désir se fait peur,
Et je me dis dans l’attente,
Que j’ai fait une grosse erreur.

Qui est donc cet homme sans lois,
La tête sous un capuchon,
Qui tente les filles dans les bois,
Sans même révéler son nom.
Peut-être devrais-je partir,
Prendre mes jambes à mon cou,
Trop tard, je le sens venir,
Je perçois ses pas de loup…

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12 septembre 2007

Bourgeon d'homme.

Bouton d’enfant que le temps berce,
Douceur enfouie et force qui perce,
Désirs nouveaux, homme qui s’apprête,
Et l’innocence se fait muette.

Comme on l’espère, comme on l’attend,
Cette fierté d’homme en commencement,
Futur souverain, meneur d’épée,
Vil charmeur, amant volé,

Avenir en main, le décrit on,
En devenir qu’est ce garçon,
L’homme viril, le combattant,
Qui point surement dans cet enfant.

Dans les feuillages, l’enfant sommeille,
Bien loin de l’avenir qui l’appelle,
Dans ces rêveries, mille rires se mêlent,
Aux doux chuchotements des abeilles.


Son corps si beau, pur et agile,
Respire son innocence fragile.
Et dans ses lymbes, l’enfant soupire,
Car l’homme en lui doucement s’étire.



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17 mai 2007

Les gens de mon miroir.



Ils me disent des choses, ces fantômes sans noms,
Ils me parlent, ils me hantent, jusqu’à la déraison,
Je sens leur souffle froid quand la lumière s’efface,
Leurs visages se dessinent au reflet de ma glace.
Je les connais ces hommes, ces enfants et ces femmes,
Je reconnais parfois le sourire d’une dame,
Ils se terrent dans mes murs, j’en frissonne le soir,
Ces vieilles créatures, qui vivent dans mon miroir.
Ce sont des naufragés, des victimes du sort,
Des bannis, des reclus, des démons et des morts,
J’aperçois des tortures, Au fond de leurs yeux blêmes,
Une reine qui murmure, un brûlé qui se traîne,
Mes mains contre la vitre, fatiguées, douloureuses,
Je suis le souffre-mal, de ces âmes belliqueuses.
Ma peur les couvre d’or, ma douceur les nourrit,
Et plus je sens ces morts, plus mon souffle faiblit.
Au fond de mon reflet se dessinent leurs ombres,
Et happée par leurs cris, dans mon miroir je sombre.
…o0o…

13 janvier 2007

Réduite en poudre.


Blanche neige et neige blanche,
Duo qui brise l'innocence.
Jolie fille qui se trémousse,
Dur venin qui au feu mousse.
Vie qui coule au creu d'un lit,
Sachet blanc et tas d'aiguille.
Princesse devenant une reine,
Poison qui nage dans ses veines.
Chat perché et rire d'enfant,
Laissant place aux jeux des grands,
Main qui pend dans la fumée,
Virginité égarée,
Sèche-larme et brûle-chagrin,
Se battre cuillère au poing,
Demoiselle se croit sans faille,
Mais elle mourra sur les rails ...
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07 octobre 2006

Origine.



Dame blanche et dame noire,
S'en vont faire chanter le ciel.

En robe froide comme le blizard,

Dame blanche veut du soleil.
La deuxième au regard sombre,

Aimerait une douce pluie,
Elle préfère le chant d'une ombre,
Aux murmures du ciel qui brille.
Dame blanche n'est pas d'accord,
Elle n'aime pas trop les nuages.
Elle lui lance des voeux de mort

Et dame noire se met en rage.

Elle invoque les coups de foudre

Dame blanche crie de douleur,

Sa robe est réduite en poudre,

Et le ciel se tapit de peur.

Dame blanche envoie les mers,

Et dame noire se voit couler,
Dans un océan de colère,

Que l'ennemie voit avec fierté.

Une luttte sans fin se mène alors,

Tonnerre, rafales, cyclone, tempête,
Et alors que la lune vient d'éclore,
Les deux femmes épuisées s'arrêtent.

Elles regardent alors le ciel,

Il est bleuté d'un sombre voile,

Leurs attaques ont fait des étincelles,

Qui dans le ciel firent des étoiles ...

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30 juillet 2006

Etoffe de lin, bouquet en main



Y'avait tant de promesse dans tes yeux,
Y'avait tant de rêves dans ma voix,
Je nous voyais heureux, Je ne vivais que par toi,
J'étais ta transparence, ton souffle me faisait vivre,
Et durant nos longues danses, de ton corps j'étais ivre,
Notre union me fit me vêtir de blanc,
Je n'attendais plus que cette bague et ce serment,
Un amour idyllique, qu'ils disaient,
Une union magique, qui s'apprêtait,
Mais au lieu de te prononcer, pour me fuir tu courus.
Seul dans l'église résonnait, tes pas martelant la rue.
Le temps s'était figé, mon coeur ne battait plus,
Et les gens se levèrent, et mon malheur se tu.
Le silence pesait sur ma robe de lin,
Et ma raison me glissa des mains ...

Je sentais une douce odeur d'effroi,

Seul cette phrase résonnait " il ne reviendra pas"
Mes yeux étaient ils trop bleus, Maintenant ils sont rouges d'avoir trop pleuré,
Mes mots étaient ils trop creux, A présent ils sont las, au fond de ma gorge serrée,
Ton absence me ronge le sang,

Et ce vide toujours si pesant,
Début d'errance, fin d'un amoureux ébat,
Et nos longues danses, viennent à leurs dernier pas ...
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17 juillet 2006

Luz del sol



Il y a ce vent, il y a ce soleil,

Mes pieds dans ce sable doré,

Cette immensité qui m'émerveille,
Et le puissance de ces meurtriers rochers,
Mes idées se noient aux creux de la mer,
Mes yeux se perdent dans l'écume,
Les cigales chantent le calme de l'air,
Et la brise emporte mon amertume.
Il me semble que plus rien n'existe,
seulement moi et l'océan.
Et je sens ce vide qui m'incite,
A me faire emporter par le vent.
Perchée sur la plus haute falaise,
J'oublie la vie je m'oublie moi,
Je sens la nature qui m'apèse,
Par son calme et son air froid.

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15 juin 2006

Ceux d'en bas veulent monter



Si lontemps que je l'attends,

Ce beau ramage au bec blanc,
Seule vie dans cet océan de vide,
Seule goutte dans ce desert aride,
Déploie tes ailes oiseau splendide,

Emmène moi loin de cet enfer,
Je veux voler vers une vie moins amère,
Remplacer par de l'herbe toutes ces pierres,
Fermer les yeux sur cette ville qui me ronge,
Du battements de tes ailes balayer ses mensonges,
Repartir de presque rien, seulement passer l'éponge,
Dans tes serres je veux m'évader,
Atteindre les nuages, pouvoir respirer,
Et laisser le soleil caresser mes plaies,
Libère moi de mes chaines, ô acérée noirceure,

Emmène moi dans les cieux pour briser la douleur,
Tire moi vers le ciel bleu, car ici je me meurs
...
o0o ......

La joueuse de cartes



Traitresse d'espoir,
démon du sort,

Vêtue de noir,
Discrète dehors,

Fine enchanteresse,
Joueuse de mort,

Grande princesse du pâle aurore,
Mais qui est elle, cette sombre dame,
En chaque carte son nom se clame,
Jeu de vilain pour demoiselle,
Brelan en main, quel sort cruel,
Fille du hasard et femme du sort,
quatre couleurs, quel bel accord,
Avec elle, mieux vaut ne pas jouer,
Le destin vous ferait le regretter ...
...o0o....

Ceux d'en haut veulent descendre



Vole, vole ! Et rapporte moi le mal,

Ecoute bien, tu entendras son râle.
Tire le jusqu'ici, monte le dans mon ciel,
Que je vois ce que l'atrocité recèle,
Mon paradis est bien trop parfait,
Ici tout est si doux, rien ne m'effraie,
Ramenne moi les péchés que je m'en imprègne,
Savoir la douleur, comprendre dans quoi ils baignent,
Je vois d'ici qu'elles souffrent, toutes ces créatures,
Je les entends en rêves, je les vois qui murmurent,
Au dessus de ma tête, le ciel est bleu,
En dessous de mes pieds, il pleut.
Là-haut le soleil me caresse,
En bas, la dure froideure me compresse,
Rapporte moi leur malheur,

Moi qui ne connait pas les pleurs,

Je veux comprendre pourquoi,
Je veux savoir pourquoi il fait si froid,
Décrit moi la dureté, fait moi faire des cauchemars,
Me sentir délaissée, perdue dans le blizard,
Mon paradis est bien trop parfait,
Ici tout est si doux, rien ne m'effraie...
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Stone.



Sombre mercenaire qui s'annonce de ses balles,

Mon nom est fait de pierre et mon coeur est une dalle,

Que vos cris jaillissent du trou de mon revolver,

Le chant de mes sévices n'a pourtant rien d'amèr,

Se terrent dans mon métier les fruits de ma passion,

Je tue comme vous seriez boulanger ou maçon.

Il me parraît futile de pinailler d'une vie,

Et bien trop inutile d'avoir pitié d'ennemi,

Je naquis différente, me manquant une base,

En effet toujours absente, dans les moments d'extase,

Frappée par ma décadence plus marquée chaque jour,

Je fus dès ma naissance dépourvue du moindre amour.

Je fis un bain de sang de ma paternité,

Et pour ma chère maman, je choisis la noyée.

Malgrès cela, je plais,

aux hommes et aux femmes, je plais.

C'est bien dommage pour eux car je deteste plaire.

Pauvres petits flatteurs, ils auraient dû se taire,

Leurs langues sont maintenant bien moins vivaces,

Et les charognards se régalent de leurs carcasses,

Mais j'en oublie la moindre des politesses,

J'en viens à omettre les présentations,

Réparons vite cette indélicatesse,

je me présente, Stone, c'est mon seul prénom.

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L'indestinée



Frappée par la décadence, je cours,

Sombrant dans l'errance, je cours.
La lumière que je quitte me paressait trop rude
Il me fallait partir vers une autre plénitude,
On me reprochait de tout avoir,
Rangez vos reproches, je pars.
Mes pieds martèlent la route,
Il me semble sentir des gouttes,
Sont-elles là pour me rappeler vos grands airs,
Quand pour la première fois je tombais par terre,
Ai- je demandé de naître ici,comblée,
Comblée d'or,de cadeaux, de beauté,
Mais le simple être humain ne vit-il pas de joie ?
fallait-il que je naisse comme un roi ...
Il me semble apercevoir des arbres,
Allons-y le tonnerre ici se cabre,
Je sens tout ces gens qui envient mon passé,
Je les vois déjà qui se régalent de ce que j'ai laissé,

Je n'ai plus que mes pieds pour courir,
Et, loin de mon destin, je me sens sourire,
Je devais être belle, riche et amoureuse,
Tu t'es trompé destin, je ne suis qu'hasardeuse,
Tu voulais faire de moi une gagnante enviée,
Je suis seulement victime, et je n'ai pas gagné,
A présent je sens le contact humide des feuilles,

A l'aube de la forêt, la brume me cueille,
Loin des promesses de mon avenir,
Loin de mes partisans qui soupirent,
La lumière se terre parmi les branches,
Je reprends mon souffle les mains sur les hanches,

Ma robe saigne de ce que représentent ses parures,

Bijoux et velours ne sont plus que déchirures,
Je progresse dans ce monde qui soupire de froid,
La fraîcheur du matin me parcourt les bras,
Je naîs à nouveau,tous mes sens s'éveillent,

Mon corps frissonne, après son long sommeil,
Je discerne dans le sombre, quelques lumières,

Et dans la pénombre, j'accélère,
M'apparaîssent alors des cierges blancs,
L'un est éteint et encore fumant,
Mon esprit fait le vide et comprend,

Je viens d'éteindre ma vie d'avant...
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Bout d'écorce



La faune te fit reine, la flore te fit roi,
Tu n’es ni homme, ni femme, être simplement
Des antennes pour traîne, pour royaume les bois,
Et posé sur cette branche, tu vis placidement,
Tes oreilles ont porté en toi le chant des bêtes,
Et chaque sifflement est pour toi un poème,
La nature t'absorbe et si rien ne l'arrête,
Tu ne seras bientôt plus que l'écorce d'un chêne.

Tu as quitté les hommes car leurs mots te transpercent,
A la dureté des murs, et à celle des coeurs,
Tu choisis la nature et ses tendres caresses,
Et seulement dans ce monde tu aimes couler les heures.

Tes yeux prirent l'ombre de l'obscurité,
Ta peau la clarté d'un corps sans soleil,
C'est dans la feuille que tu fis ta destinée,
Et à jamais tu bannis ce commun des mortels.


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